Coups de balai sur la rade
Samedi dernier, une trentaine d’éco-citoyens du Pont ont profité du beau temps pour nettoyer les rives du lac. Un coup de balai qui s’inscrit dans la journée nationale du même nom, mais que la Société de Développement a fait sien depuis longtemps.
Gantés, armés d’ustensiles adaptés et chapeautés d’une casquette de circonstance offerte par Valorsa, les habitants du Pont se sont donné rendez-vous de bonne heure pour procéder à ce traditionnel ripolinage de la rade. Un exercice qui permet à tout citoyen volontaire de faire preuve, une fois l’an, d’un écologique civisme.
Cette année, les découvertes effectuées le long des berges par une trentaine de joyeux bénévoles semblent avoir été proportionnelles à la longueur de l’hiver. De fait, la forte fréquentation des glaces lacustres a engendré nombre d’abandons inconsidérés d’objets aussi hétéroclites que polluants. La rançon donc d’un attrait touristique qui n’est, hélas, pas forcément synonyme de respect environnemental.
Dire dès lors que le mal est purement citadin serait réducteur, n’en déplaise à certains habitants du cru peu presser de débarrasser les épaves de quelques barcasses prenant l’eau et servant de nichoirs à canards.
Ceci étant, l’essentiel de cette récolte printanière a été constitué de bois flottant ramené vers la Saint-Trop combière par des courants peu regardants. D’où la nécessité pour un célèbre garagiste de Sus-la-Rose d’effectuer deux voyages à la décharge pour faire place nette.
En toute logique, cet effort citoyen a été dûment récompensé à l’issue de la matinée. Après avoir mis la main dans le cambouis, les participants ont pu profiter en toute quiétude des bienfaits ensoleillés du printemps. Chose qui s’est faite sur les quais, histoire de surplomber le lac et de contempler avec satisfaction le travail accompli. Quoique…
Loin de donner dans une béate autosatisfaction, les volontaires en sont revenus à une simplicité conviviale à l’heure de l’apéritif, dissertant sur la vie du village et faisant plus ample connaissance avec quelques têtes croisées au hasard des courses ou des sorties de Médor.
En bref, tout le reflet d’une communauté qui en partageant saucisses et petits coups de rosé se plait à fraterniser. Quand cette attitude s’accompagne d’un investissement personnel en temps et en énergie pour la bonne cause, l’on caresse de très un véritable art de vivre.
Comme quoi les petits riens peuvent faire parfois un grand tout…
Alex Charmey, Feuille d'Avis de la Vallée de Joux, parution du 21 mars 2009